La colère et l’indignation mondiales s’amplifient face aux violations persistantes du cessez-le-feu à Gaza par le régime israélien, et aux actes de violence commis en Cisjordanie occupée. La France et la Suède se sont placées en première ligne le 20 décembre, pour dénoncer ces crimes commises dans les territoires occupés.
Samedi, à l’appel de plusieurs collectifs pro-palestiniens, des centaines de Parisiens se sont rassemblés place du Châtelet, à 14 heures locales, au cœur de la capitale, pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien.
Par voie de communiqué, le collectif EuroPalestine avait appelé à faire entendre un cri d’urgence face à l’horreur qui se poursuit à Gaza et à la violence liée à la colonisation en Cisjordanie.
Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et des pancartes dénonçant les bombardements, les déplacements forcés et la famine à Gaza, scandant des slogans tels que « Palestine vivra, Palestine vaincra » et « Non à la colonisation ».
🎥🇫🇷🇵🇸 Des manifestants sont descendus, samedi 20 décembre, dans les rues de Paris pour exprimer leur solidarité avec la population de Gaza et les grévistes de la faim de Palestine Action emprisonnés au Royaume-Uni. pic.twitter.com/KZDWtZOiVO
— Press TV Français (@fr_presstv) December 21, 2025
Plusieurs interventions au micro dénonçaient l’inaction de la communauté internationale, la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les souffrances infligées à la population civile à Gaza, malgré le cessez-le-feu d’octobre.
Une manifestante a affirmé : « On ne peut pas se contenter d’un cessez-le-feu quand les enfants meurent de faim et de froid dans les ruines ».
Le cortège, encadré par les forces de l’ordre, a défilé pacifiquement dans les rues du centre parisien. Les organisateurs ont insisté sur la nécessité d’un soutien politique plus fort, appelant la France à suspendre toute coopération militaire avec Israël et à reconnaître immédiatement l’État de Palestine. « Tant que la colonisation continue, il ne peut y avoir ni paix ni justice », a déclaré l’un des manifestants.
À Stockholm, les voix se sont élevées pour Gaza et la Cisjordanie
Toujours samedi, des centaines de manifestants pro-palestiniens ont organisé une mobilisation à Stockholm pour protester contre les projets d’annexion de la Cisjordanie occupée par Israël et le non-respect de l’accord de cessez-le-feu à Gaza.
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Les manifestants ont scandé « Palestine libre », « Israël assassin, hors de Palestine » et « Non à l’annexion de la Cisjordanie ». À l'appel de nombreuses organisations de la société civile, la foule s’est réunie sur la place Odenplan et a défilé jusqu’au Parlement suédois, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Israël ne respecte pas le cessez-le-feu », « Arrêtez le génocide » et « Palestine pour toujours ».
Au cours de la manifestation, les participants ont appelé à la paix et dénoncé les politiques du cabinet israélien.
Une militante suédoise a évoqué les conditions hivernales à Gaza, décrivant la tragédie humanitaire comme une catastrophe et appelant la communauté internationale à agir.
Elle a insisté sur l’aggravation quotidienne de la situation, la qualifiant de « génocide ». « Le monde est trompé en croyant qu’il existe un cessez-le-feu, alors même que Gaza continue d’être bombardée et que des bébés meurent de froid », a-t-elle ajouté.
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Dans une lettre adressée à la ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, plus de cent membres du Parlement ont appelé à agir pour mettre fin aux violences contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée par Israël.
Dans une déclaration faite au nom des législateurs, il a été noté que, dans le contexte de la situation actuelle à Gaza, les violences commises par les colons israéliens illégaux en Cisjordanie ont considérablement augmenté ces dernières années. Ils ont appelé le gouvernement suédois à prendre des mesures pour mettre fin à ces actes de violence, qui sont contraires au droit international.
Les mobilisations européennes interviennent alors que plusieurs rapports des Nations Unies alertent sur une crise humanitaire persistante dans la bande de Gaza et une recrudescence de la violence des colons en Cisjordanie. Elles s’inscrivent aussi dans une mobilisation plus large à travers l’Europe et les États-Unis, où de nombreuses manifestations similaires ont été organisées ces dernières semaines.
Depuis octobre 2023, plus de 70 000 Palestiniens tués
Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 70 000 Palestiniens ont été tués dans les attaques israéliennes contre la bande de Gaza, ce qui a conduit les institutions judiciaires internationales à agir.
La Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre des Affaires militaires Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, les accusant notamment d’avoir utilisé la famine comme « arme de guerre » contre les Palestiniens de Gaza.
Par ailleurs, la Cour internationale de Justice (CIJ) a de son côté, estimé dès janvier 2024 qu’il existait un « risque réel et imminent de génocide » à Gaza, ordonnant à Israël de prévenir tout acte allant dans ce sens et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.
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Même après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu en octobre 2025, des voix au sein de la société civile et des organisations de défense des droits humains alertent : les bombardements, les restrictions à l’aide humanitaire, les expulsions et destructions se poursuivent dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie.
La poursuite des violences et des colonies confirme une crise humanitaire grave, et les populations palestiniennes demeurent exposées.